Clinique Saint-Léonard > Ça se passe à la clinique > 3 questions à Christophe May, biologiste médical et directeur général de LabOuest

3 questions à Christophe May, biologiste médical et directeur général de LabOuest

7 décembre 2021

Présent au sein de la clinique Saint-Léonard depuis près de 15 ans, Christophe May en dirige le laboratoire LabOuest. Membre du Conseil d’administration, Christophe May revient sur les spécificités de cet établissement géré par des praticiens au service de leurs patients et ses projets pour l’avenir. 

1. Quand et dans quel contexte avez-vous rejoint la clinique Saint-Léonard ? 

J’ai rejoint la clinique en 2007 lorsque mon laboratoire de l’époque, Andebio (aujourd’hui LabOuest), en est devenu l’un des actionnaires. Peu de temps après, un mouvement important a opposé les praticiens et actionnaires historiques de l’établissement à des groupements financiers qui souhaitaient capter une partie du capital. 

Ce basculement aurait pu se faire, mais nous avons chevillée au corps notre volonté d’indépendance. Pour nous, il est inconcevable de ne pas maîtriser pleinement notre outil de travail et nous avons alors défendu avec vigueur ce modèle qui préserve notre autonomie. 

2. Qu’est-ce que le modèle de gestion particulier de la Clinique offre comme avantages ? 

Je ne doute pas que les soins apportés aux patients soient irréprochables quelle que soit la manière dont un établissement de santé est géré. Au niveau de son organisation et de son fonctionnement, les choses sont en revanche différentes. Au sein d’une structure gérée par ses praticiens comme la nôtre, nous décidons des orientations de la clinique. Nous avons la main sur les activités que nous pratiquons, le recrutement de nos personnels et de nos fournisseurs ou encore sur le choix des outils avec lesquels nous travaillons. Nous pouvons par exemple choisir de développer certaines activités qui ne sont pas forcément rentables du point de vue financier mais qui nous permettent de proposer une offre de soins plus complète. 

Prenez la musicothérapie, développée ici avec les neurologues pour soulager et accompagner nos patients atteints par les maladies d’Alzheimer et Parkinson. Il s’agit d’un domaine qui a peu de chance d’exister dans un établissement conduit d’abord par la recherche de rentabilité. Idem au sein de nos laboratoires où nous sommes parfois amenés à réaliser des analyses rares, donc peu intéressantes sur le plan économique et par ailleurs non remboursées par la Sécurité sociale. Au sein de la Clinique, nous faisons le choix de réaliser ces analyses pour moitié moins cher que les laboratoires en ville. Cela correspond à notre philosophie : offrir une permanence de soins et permettre aux patients de la Clinique de réaliser leurs examens à l’endroit où ils ont leur consultation, à un tarif accessible. 

3. Quel sont les projets d’avenir de la clinique ? 

Nos projets sont imprégnés de cet état d’esprit. Nous allons par exemple développer l’accueil des personnes handicapées, qui est une activité assez complexe qui exige plus d’attention, plus de personnel et de temps pour réaliser les actes. Du strict point de vue de l’optimisation financière, ce n’est pas idéal, mais ce n’est pas ce que nous regardons. Notre objectif à nous est de nous implanter localement sur Angers et sa périphérie et même de rayonner au-delà en créant un établissement qui porte un regard particulier sur les patients, qui leur offre un parcours fluide avec la garantie d’une qualité et d’une sécurité des soins. Là encore, c’est la force de notre établissement géré par des médecins auquel les personnels adhèrent également : notre politique sociale se traduit justement par un turnover assez faible de nos équipes. 

Mon « rêve » est qu’à terme nous puissions intégrer d’autres établissements au sein du Village-Santé au sein d’un grand projet de fédération, toujours dans un fonctionnement libéral bien sûr mais qui permettrait aux patients de trouver tout ce dont ils ont besoin au même endroit : consultations, hospitalisations, gestes chirurgicaux, analyses médicales, etc. C’était d’ailleurs le projet historique des fondateurs de la Clinique. 

S’agrandir implique toutefois de préserver la cohésion des équipes pour préserver les valeurs de la clinique. Cela impose également d’intégrer davantage encore les jeunes praticiens dans la gestion de la clinique, l’actionnariat et le choix de ses orientations stratégiques. Pour créer plus d’enthousiasme encore qu’il n’en existe déjà.

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