Votre séjour

Les différents types d’anesthésie

Vous pouvez bénéficier d’une anesthésie générale ou loco-régionale, ou les deux combinées.

L’anesthésie générale

Elle consiste à vous endormir, le plus souvent par voie intra veineuse, au moyen d’un cathéter de perfusion. Les enfants peuvent être endormis au masque. L’anesthésie générale nécessite, le plus souvent, la mise en place d’un dispositif dans la bouche (masque laryngé ou sonde d’intubation).

Quelles sont les complications liées à l’anesthésie générale ?

Les principales complications de l’anesthésie générale sont (du plus fréquent au plus rare) :

  • Un mal de gorge passager,
  • Les nausées et vomissements post opératoires,
  • La somnolence,
  • L’hypotension artérielle,
  • Les traumatismes dentaires (voir ci-dessous),
  • Les complications respiratoires (difficulté à respirer, besoin de maintenir sous oxygène)
  • L’allergie à des produits d’anesthésie (complication exceptionnelle mais potentiellement mortelle).

Vous devez aussi savoir que la période entourant l’intervention favorise la survenue de certaines complications liées à vos antécédents médicaux : décompensation de pathologies chroniques (comme l’asthme, l’épilepsie, le diabète) ou survenue d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral, de phlébite, d’embolie pulmonaire, de troubles cognitifs post opératoire.

Enfin, l’infection du site opératoire est prévenue par des mesures d’hygiène spécifiques et, quand cela est indiqué, par l’injection d’un antibiotique avant/après l’opération. Malgré ces mesures, il existe toujours un risque résiduel d’infection nosocomiale (de 1% ou moins en fonction du type d’opération).

Anesthésie générale et risque dentaire

Lors de la consultation pré anesthésique vous devrez préciser les particularités ou problèmes dentaires dont vous avez connaissance : bridges, pivots, déchaussement, mobilité anormale, prothèses dentaires amovibles ou non…

Pendant l’anesthésie générale et lors de votre réveil, le contrôle de votre respiration nécessite souvent l’accès à votre bouche. Nous avons soin de protéger les dents. Néanmoins quelles que soient les précautions prises par l’anesthésiste pour les protéger, un dommage dentaire ne peut être exclu.

Lors de la consultation pré opératoire le médecin anesthésiste réanimateur peut vous prescrire un protège-dent ou vous demander de faire confectionner, à vos frais, une gouttière de protection par un dentiste ou un stomatologue. De même, il peut vous demander de réaliser des soins dentaires indispensables avant l’intervention (notamment l’extraction des dents trop mobiles), avec pour effet de repousser la date opératoire.

L’Anesthésie Loco-Régionale

Cette technique permet d’anesthésier uniquement la partie du corps qui sera opérée (bras, main, jambe, etc.) et de vous protéger de la douleur pendant et après l’opération. Cette technique peut se suffire à elle-même (ex : chirurgie de la main ou du pied) ou être utilisée en complément d’une anesthésie générale (ex : chirurgie de l’épaule ou certaines chirurgies du genou). Dans ce cas, l’anesthésie loco-régionale est réalisée avant l’anesthésie générale ou avant la rachianesthésie. Dans certaines indications, l’anesthésie loco-régionale sera poursuivie en postopératoire pour traiter la douleur.

Qu’est-ce qu’une anesthésie loco-régionale?

Lors d’une anesthésie loco-régionale, un produit anesthésiant est injecté autour d’un ou plusieurs nerfs, responsables de la sensibilité et de la motricité dans le territoire à opérer. Les nerfs ainsi « endormis » ne transmettent plus la douleur. Il en résulte aussi une immobilité complète ou quasi-complète de la zone anesthésiée, ce qui est un effet normal du médicament. Ainsi, tant que l’effet de l’anesthésie loco-régionale persiste, vous ne pourrez plus bouger, et vous ne ressentirez plus la douleur dans la région prise en charge par l’anesthésie loco-régionale.

Modalités pratiques de réalisation de l’anesthésie loco-régionale

La réalisation de l’anesthésie loco-régionale se fera dans l’enceinte du bloc opératoire. Après s’être présenté et avoir fait les vérifications d’usage, une perfusion vous sera posée par un membre de l’équipe d’anesthésie. Puis viendra la réalisation de l’anesthésie loco-régionale. Elle sera effectuée par l’anesthésiste (ou l’interne avec et sous la responsabilité de l’anesthésiste) qui injectera un anesthésique local autour du nerf après guidage échographique et/ou électrique par neurostimulation. Ce repérage nécessite une certaine immobilité de votre part. Parfois, vous pouvez ressentir une sensation de fourmillement ou d’électricité à l’approche du nerf, ou lorsque le repérage fait appel à une stimulation électrique.

Cette technique constitue la méthode la plus efficace pour prévenir et traiter la douleur postopératoire. Pour bénéficier de cette technique, il est important d’être patient lors de la réalisation du geste et de rester immobile. Il est parfois possible et nécessaire de laisser en place, à proximité du nerf, un fin cathéter afin d’administrer l’anesthésique local en continu, ce qui entretiendra l’analgésie durant plusieurs jours (cas des prothèses d’épaule et de genou).

Après l’injection du produit, les effets apparaissent en quelques minutes et peuvent durer plusieurs heures (jusque 36 heures pour une injection simple). Vous ressentirez alors des sensations particulières (chaleur, fourmillement, engourdissement…) dans la zone anesthésiée. Cela correspond à l’installation de l’anesthésie. Ensuite, vous n’aurez quasiment plus de sensation et vous ne ressentirez pas la douleur lors de l’intervention. Notez bien qu’il est possible de garder la sensation du contact pendant l’intervention mais sans avoir mal. Exceptionnellement, l’anesthésie sera partielle ou insuffisante. Une sédation, voire une anesthésie générale complémentaire sera alors réalisée et permettra l’intervention. Dans cette circonstance, l’anesthésie loco-régionale assure tout de même, le plus souvent, le traitement de la douleur post-opératoire.

En salle d’opération, vous pouvez entendre ce qui se passe. Avant l’opération, le chirurgien désinfecte la zone opératoire et met en place de grands draps (champs opératoire) qui protègent des infections et ne vous permettent pas de voir l’intervention. Si vous le souhaitez, il est possible de vous administrer en salle d’opération et en l’absence de contre-indication, un médicament qui vous fera somnoler pendant la chirurgie. Nous vous demandons également de garder au maximum le silence afin que l’équipe puisse rester concentrée sur votre intervention.

Après l’opération, grâce à l’anesthésie loco-régionale, vous ne ressentirez pas de douleur sur la zone anesthésiée tant que cette anesthésie sera effective. Les effets de l’anesthésie se dissiperont progressivement. Vous retrouverez certaines sensations avant que la douleur n’apparaisse. Des antalgiques vous seront donnés par la bouche ou en intra veineux avant le réveil de l’anesthésie, sans attendre l’apparition de la douleur. Pour que la gestion de votre douleur soit optimale, il est important de prendre les antalgiques avant d’avoir vraiment mal.

Quelles sont les complications liées à l’anesthésie loco-régionale ?

L’anesthésie loco-régionale, tout comme l’anesthésie générale, comporte des risques dont la fréquence est similaire et très faible. Les plus graves (paralysie définitive, décès) sont exceptionnels. Parfois, la persistance de troubles sensitifs et/ou moteurs dans la zone anesthésiée est possible, récupérant intégralement et spontanément le plus souvent, dans la très grande majorité des cas dans un délai de 3 à 6 semaines. Si ces troubles apparaissent dans les jours qui suivent l’acte chirurgical, vous devez reprendre contact avec l’équipe d’anesthésie.

L’anesthésie loco-régionale s’est beaucoup développée ces dernières années et présente certains avantages par rapport à l’anesthésie générale. Elle provoque beaucoup moins d’effets désagréables de type mal de gorge, nausées, vomissement, somnolence prolongée. Elle protège plus efficacement contre la douleur plusieurs heures après l’opération et vous évite de prendre trop de morphiniques. Vous pourrez également reprendre une alimentation rapidement après la sortie du bloc opératoire.

La rachi-anesthésie

Il s’agit d’une technique d’anesthésie loco-regionale centrale. C’est une alternative à l’anesthésie générale, utilisable en cas de chirurgie sur le membre inférieur (hanche, genou, cheville, pied). Elle permet d’endormir tout le bas du corps à partir du nombril.

Sa réalisation consiste à introduire dans le dos, entre 2 vertèbres, une aiguille fine afin d’injecter le produit anesthésiant dans le liquide céphalo rachidien. Une sensation de chaleur s’installe ensuite progressivement dans le bas du corps et crée une insensibilité. Par la suite, c’est la motricité qui s’endormira (vous ne pourrez plus bouger vos jambes).

Quels sont les inconvénients et les risques ?

Les risques principaux comprennent :

  • Une baisse transitoire de la pression artérielle avec sensation de malaise,
  • Une difficulté transitoire pour uriner (nécessitant parfois un sondage urinaire),
  • Des maux de tête persistants (qui nécessitent parfois un repos de plusieurs jours ou/et un traitement local spécifique),
  • Des douleurs transitoires au niveau du point de ponction,
  • De façon absolument exceptionnelle, des signes neurologiques à type de fourmillement ou trouble sensitivo-moteur sur un territoire nerveux.

La transfusion

Pour les cas particuliers des prothèses de hanche ou de genou, certaines chirurgies du dos (arthrodèse, scoliose) ou autres chirurgies lourdes

Pour ces interventions, la transfusion d’une ou plusieurs poches de sang ou autres produits dérivés du sang (plasma, plaquettes…) peut être nécessaire.

Diverses stratégies nous permettent de réduire considérablement le recours à la transfusion avant l’opération (injection d’EPO, perfusion de fer, autotransfusion différée), pendant l’opération (utilisation d’un récupérateur de sang) et la limitation du saignement pendant et après l’intervention.

Lors de votre consultation préopératoire, en fonction des éléments que l’anesthésiste aura en sa possession et si cela est nécessaire dans votre cas, il peut vous être proposé une de ces stratégies d’épargne sanguine :

  • L’EPO (Erythropoïétine) : médicament injecté en sous cutané permettant l’augmentation du nombre de globules rouges (donc de l’hémoglobine) et de ce fait, permet de diminuer les besoins de transfusion. L’utilisation de l’EPO nécessite la prise conjointe de fer, soit quotidiennement par la bouche ou par une injection unique intraveineuse réalisée en ambulatoire à la clinique. Cette technique est actuellement privilégiée.
  • L’Autotransfusion différée : cette technique consiste à vous prélever plusieurs poches de sang en 2 ou 3 séances, afin de vous les « re-transfuser » pendant ou après l’intervention si nécessaire. Cette pratique est devenue marginale de nos jours.
  • La transfusion à partir des dons de sang de donneurs anonymes du centre de transfusion.

Nous attirons votre attention sur le fait que, malgré toutes ces stratégies de prévention, le « risque zéro » n’existe pas. Vous devez, par conséquent, accepter la possibilité de recevoir du sang émanant de donneurs de l’Établissement Français du Sang (appelé Allo transfusion). 

Depuis les années 1980, les tests de plus en plus drastiques pratiqués par les Centres de Transfusion font de la transfusion une technique sûre et extrêmement codifiée. Il est maintenant tout à fait possible de transfuser ces poches de donneurs sereinement. Pour information, le risque infectieux résiduel pour la période 2009-2011 transmis par l’Institut National de Veille Sanitaire est de :

  • 1 infection par le virus de l’hépatite B pour 1 900 000 dons,
  • 1 infection par le virus de l’hépatite C pour 14 000 000 dons,
  • 1 infection par le virus du Sida pour 2 500 000 dons.